L’entraîneur du FC Lorient, élu figure du siècle par les internautes d’Ouest-France sur lorient.maville.com, a rencontré huit lecteurs. Quand Annick lui demande s’il est une personne calme, Christian Gourcuff répond immédiatement. « Non. » On le sent presque bouillant quand il dit cela. Il enchaîne : « Arsène Wenger (entraîneur d’Arsenal) pense que les gens les plus sensibles sont ceux qui ont le plus de retenue. » Voilà. Il est comme cela Christian Gourcuff. Attentif et passionné. À la fois vif pour répondre du tac au tac aux questions. Et mesuré, cherchant l’expression appropriée pour bien faire comprendre sa pensée. Ses yeux, en l’air, traquent le mot juste. Ses mains, ses bras parlent quand le reste du corps ne bouge pas. Les réponses sont choisies. Il soupèse. Presque comme sur un banc de touche au moment d’un changement de joueur.
Élu figure emblématique du club par les lecteurs du journal lors des 80 ans des Merlus, à la fin de l’année 2006, Christian Gourcuff s’est gentiment prêté au jeu des questions pendant près de deux heures, hier soir, à l’hôtel Les Rives du Ter de Larmor-Plage. La rencontre a permis de balayer tous les sujets choisis : la saison du FC Lorient, le recrutement des joueurs, la vie du club, l’homme Christian Gourcuff et enfin l’actualité du sport. L’entraîneur s’est laissé aller à quelques confidences sur son sommeil perturbé après les matches perdus, sur la façon qu’il a de quitter le terrain tout de suite après le match pour « faire baisser la pression » ou encore sur son passage à Rennes qui reste toujours une expérience douloureuse « même si je ne vis pas dans la rancoeur ».
Toute la saison défile. Le premier match contre le PSG ? Le tacticien répond : « Une victoire essentielle. » Gignac ? « Au FC Lorient, notre fierté et notre identité, c’est d’avoir sorti des joueurs », confie l’entraîneur. Sur la coupe de France, il coince un peu. « Je n’ai jamais eu de réussite en coupe. » Le public de Lorient ? « On l’entend quand il y a une injustice, comme samedi dernier contre Toulouse. Et c’est bien. Mais on ne l’entend pas assez en début de match. Lorsque les joueurs ont besoin de chaleur pour se mettre en confiance. » La reconnaissance ? « Aujourd’hui, à 52 ans, je ne cours plus après. J’ai atteint une certaine forme de sérénité et je prends les choses comme elles viennent. »
Comment voit-il demain ? Pense-t-il à écrire un livre où il dévoilerait toute sa tactique de jeu. « Non. Pas de livre. Cela voudrait dire que c’est fini. La passion du foot est une exigence pour ce métier. Il faut qu’elle dure, que je sois aussi passionné qu’il y a dix ans. Que je garde mon enthousiasme pour repartir chaque semaine. » Christian GOUEROU.
