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(pas) FUN : la cigarette qui fait rigoler ?
ou plutôt celle qui fait tuer … Ou tout du moins qui fait un paquet de dégats … ci dessous un article de Libé :
Fumer un seul joint de cannabis aurait les mêmes effets sur les poumons que fumer 2,5 à 5 cigarettes d’un coup. C’est le résultat d’une étude menée par des chercheurs néo-zélandais sur la santé respiratoire.
L’échantillon de 339 adultes candidats à la fumette a été divisé par l’équipe du Medical Research Institute of New Zealand en quatre groupes: ceux fumant uniquement du cannabis, ceux fumant seulement du tabac, ceux fumant les deux et ceux ne fumant pas. Chaque participant a été soumis à des examens de tomodensitométrie des poumons (scanner à rayons X assisté par ordinateur) et à des tests respiratoires.
Résultat: «Un joint de cannabis est similaire à 2,5 à 5 cigarettes de tabac en terme d’obstruction respiratoire», indique le rapport publié dans la revue médicale Thorax. Une conclusion peu surprenante lorsque l’on sait que les niveaux de goudron et de carboxyhémoglobine (forme d’hémoglobine toxique car associée à de l’oxyde de carbone à la place de l’oxygène) sont de 3 à 5 fois plus élevés pour un joint comparé à une cigarette.
Selon les chercheurs, la consommation de cannabis est associée à une dégradation du fonctionnement des bronches, avec obstruction respiratoire, ce qui sollicite davantage les poumons. Ils ont également mis en évidence un effet dose-réponse: plus la consommation augmente, plus les dommages sont importants. Les fumeurs de cannabis ont aussi tendance à inhaler plus profondément la fumée et à la retenir plus longtemps. Les effets sur les poumons sont par ailleurs liés à la manière dont le cannabis est fumé (sans filtre, fumée à une température plus élevée…).
L’étude montre que les fumeurs de cannabis souffraient de respiration sifflante, de toux, d’oppression de la poitrine, d’expectorations. Reste que la cigarette ne s’en sort guère mieux: l’emphysème, maladie des poumons susceptible d’évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique, a été constaté quasiment exclusivement chez les fumeurs de tabac (tabac seul ou en association avec le cannabis).
En France, l’alcool provoque 45 000 décès, dont 80 % chez les hommes. Malgré ces chiffres alarmants, la prévention peine à passer auprès de la gent masculine. A l’origine de ce problème, la relation « affective, virile et culturelle » qu’ils entretiennent avec l’alcool et leur difficulté à en apprécier les risques.
L’alcool provoque 23 000 décès par an par cancers, cirrhoses ou alcoolo-dépendance. Mais outre ces morts qui lui sont directement imputables, il agit comme facteur associé dans 45 000 décès dont 38 000 sont des hommes.
La consommation excessive d’alcool est ainsi responsable du décès d’un homme sur 7. Pour la tranche d’âge de 45 à 65 ans, plus d’un homme sur quatre meurt des suites d’une consommation excessive d’alcool.
Source : C.Hill, Alcool et risque de cancer, Actualité et dossier en santé publique
ouais c clair que l’alcool fait vraiment des ravages ! la clope aussi c’est sur ! et le canabis se debrouille bien aussi puisque bien souvent elle agit comme étant révélateur de certaines pathologies comme la schizophrénie qui a triplé en 15 ans chez les jeunes (source ouest france) …
on se boit qqs bieres apres le basket ?
C’est marrant je me disais aussi que tu pensais à qqu’un en évoquant le canabis et la schizophrénie.
http://kobe888.unblog.fr/files/2007/07/01.jpg
C’est tout ce que j’avais à dire sur le sujet.
http://img243.imageshack.us/img243/6460/mercidevotreattentionlq6.jpg
le poids des mots, le choc des photos …
Le cannabis, médiatiquement incorrect
Ce 31 juillet 2007, la revue Thorax publiait une recherche du Medical Research Institute of New Zealand. Les chercheurs ont évalué les effets de la consommation de cannabis et de tabac sur la structure et la fonction pulmonaires. Pour cela, ils ont recruté 339 adultes dont 75 ne fumaient que du cannabis (sous forme de joints mais aussi avec une pipe), 91 du cannabis et du tabac, 92 du tabac uniquement et 81 étaient non-fumeurs. Les conclusions de l’étude sont contrastées : sur les 5 symptômes comparés, il apparaît que le cannabis serait plus risqué que le tabac dans deux cas (risque de bronchite chronique et obstruction respiratoire) et le tabac serait plus dangereux dans trois cas (respiration sifflante, toux et emphysème). Les dépêches d’agence et la presse se sont focalisées sur un seul symptôme : l’obstruction respiratoire. Ce critère est, par ailleurs, le plus défavorable au cannabis. Ainsi, cette étude a été, et est encore, largement médiatisée sous des titres tels « Un seul joint aussi néfaste que 2,5 à 5 cigarettes » (Libération, 31.07.07), « Un joint serait aussi nocif que 5 cigarettes » (Le Monde, 31.07.07), « Fumer un joint équivaut à 5 cigarettes » (le nouvel Obs, 31.07.07), « Joint : très mauvais pour les poumons » (la Dernière Heure, 01.08.07)… Propagée de cette façon dans le grand public, l’affirmation « un joint = 5 cigarettes » est vite devenue « la fumée d’un joint est 5 fois plus cancérigène que celle d’une cigarette » . Nous laisserons le magazine Choc conclure (le 31.07.07), en affirmant : « Fumer [du cannabis] ou respirer, il faut choisir ». Rien de moins.
Pourquoi un tel rideau de fumée ?
Le cannabis n’est pas bon pour la santé. Cela ne fait que 85 ans qu’on nous le fait comprendre dans toutes les langues. D’ailleurs ce sont des motifs de santé publique qui ont présidé à sa prohibition au début du XXème siècle. Rien de neuf sous le soleil, donc. Alors pourquoi, aujourd’hui, une telle frénésie d’échos à la moindre petite étude tendant à prouver que le cannabis provoque l’obstruction respiratoire, qu’il est un facteur de risque pour la schizophrénie, etc. ? Il n’est pas facile de répondre à cette question tant les médias sont muets quant au but de leurs propres articles. La presse dans sa majorité se pose en simple témoin d’une vérité scientifique « pure ». Or, nous venons de le voir, de nombreux médias trient les arguments et préfèrent ne mettre l’accent que sur les méfaits à charge du produit le moins licite.
Certains articles évoquent ces études scientifiques comme sonnant la fin « de la polémique [entre partisans et adversaire de la dépénalisation] qui a trop longtemps obscurci la discussion » (Libération, le 07.08.07). La perspective sous-jacente serait-elle d’en finir une fois pour toutes avec le débat sur le statut juridique du cannabis ? S’agirait-il de taper sur le clou de sa nocivité pour que celle-ci dépasse, dans l’opinion, celles du tabac et de l’alcool ? Cela ne justifierait-il pas à la fois la poursuite de la prohibition du cannabis et la poursuite des politiques simplement restrictives vis-à-vis du tabac et de l’alcool ? Un tel discours ferait fi, en tout cas, de la question importante de savoir si interdire reste l’option la plus favorable à la santé.
Devant une telle montée en épingle d’informations partielles, Infor-Drogues tient à rappeler quelques éléments indispensables au débat :
· Tout comme la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis fut une catastrophe sanitaire, la prohibition du cannabis augmente les risques pour la santé: pas de contrôle de qualité, pas de précision sur le taux de concentration en principe actif, consommation clandestine, contacts des consommateurs avec les maffias, prix très élevé, risque judiciaire, risque d’exclusion sociale, tensions familiales… ;
· La prohibition pousse les producteurs de cannabis à concentrer toujours davantage leurs produits. Tout comme les producteurs d’alcool durant la prohibition américaine. Cette concentration sans cesse croissante affecte la santé des consommateurs ;
· Une politique tolérante comme aux Pays-Bas n’entraîne pas davantage de consommations (bien au contraire) qu’une politique très répressive comme en France ;
· En dressant un portrait de ‘tueur public’ du cannabis en le comparant au tabac… ne dédouane-t-on pas implicitement ce dernier ?
· Le risque lié à l’utilisation de tout objet existe et est complexe à établir. Il dépend de critères variés. Un facteur fondamental est l’aptitude à utiliser l’objet. Autrement dit, la culture sociale propre à cet objet. Il apparaît donc clairement que la réglementation, la législation et in fine la politique ne dépendent pas entièrement de la nature intrinsèque de l’objet à réglementer mais de la capacité de la population à gérer le produit. Donc à développer un savoir-faire plus ou moins compatible avec la sécurité individuelle et l’ordre social ;
· L’enjeu de l’information est crucial, tant par ses impacts potentiels négatifs (dramatisation abusive, banalisation irresponsable…) que positifs (ouvrir des espaces d’écoute, de témoignage, de soutien aux personnes si nécessaire, de réflexion collective aussi sur le sens général de la consommation « euphorisante »… et ses limites).
Les récentes études scientifiques concernant le cannabis sont interpellantes. Bien sûr. Mais la science ne peut pas remplacer le débat. Le nombre important de consommateurs de cette substance appelle les autorités à faire le constat de l’échec de la prohibition et à prendre à bras-le-corps ce dossier trop longtemps occulté ou simplifié.
http://www.infordrogues.be/id/news.php?lng=fr&pg=268